L’économie américaine fait face à une pression inflationniste persistante, obligeant les décideurs politiques et les consommateurs à s’adapter à cette nouvelle réalité économique. Les dernières données du Bureau of Labor Statistics (BLS) révèlent une situation complexe qui suscite l’inquiétude des experts et des citoyens.
Des chiffres préoccupants
L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 3,7% sur un an en septembre, dépassant les prévisions des économistes qui tablaient sur 3,5%. Cette hausse, bien que moins prononcée que les pics observés en 2022, reste significativement au-dessus de l’objectif de 2% fixé par la Réserve fédérale américaine (Fed).
« L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, demeure obstinément élevée à 4,1% », souligne John Williams, président de la Fed de New York. « Cela indique une pression inflationniste plus profondément ancrée dans l’économie. »
Les secteurs les plus touchés
Le logement reste le principal moteur de l’inflation, avec une hausse des loyers de 7,2% sur un an. Les prix des services, notamment les soins de santé et l’éducation, continuent également leur progression.
Selon une étude du Pew Research Center, « 70% des Américains considèrent l’inflation comme le problème économique le plus urgent du pays ». Cette perception affecte les comportements de consommation et les décisions d’investissement.
La réponse de la Fed
Face à cette situation, la Fed maintient une politique monétaire restrictive. Les taux directeurs, actuellement entre 5,25% et 5,50%, pourraient encore augmenter.
« Nous restons déterminés à ramener l’inflation à notre objectif de 2% », déclare Jerome Powell, président de la Fed. « Cela pourrait nécessiter une période prolongée de croissance économique en dessous du potentiel. »
Impact sur l’économie réelle
L’inflation élevée érode le pouvoir d’achat des ménages. Le salaire horaire moyen, ajusté à l’inflation, a diminué de 0,5% sur un an, selon le BLS.
Mark Zandi, économiste en chef de Moody’s Analytics, affirme : « L’Américain moyen a perdu environ 3 000 dollars de pouvoir d’achat depuis le début de la poussée inflationniste. »
Perspectives et défis
Malgré ces difficultés, l’économie américaine montre des signes de résilience. Le taux de chômage reste bas à 3,8%, et la croissance du PIB au deuxième trimestre a atteint 2,1% en rythme annualisé.
Cependant, des défis persistent. La hausse des prix du pétrole, due aux tensions géopolitiques, pourrait raviver les pressions inflationnistes. De plus, le déficit budgétaire croissant inquiète certains économistes.
« Le déficit élevé pourrait compliquer la lutte contre l’inflation à long terme », avertit Olivier Blanchard, ancien économiste en chef du FMI.
L’inflation aux États-Unis reste un défi majeur pour l’économie américaine. Bien que moins intense qu’en 2022, elle continue d’affecter le pouvoir d’achat des ménages et de poser des défis aux décideurs politiques.
La Fed maintient son cap, mais la route vers une inflation maîtrisée s’annonce longue et potentiellement cahoteuse. L’évolution de cette situation aura des répercussions non seulement sur l’économie américaine, mais aussi sur l’économie mondiale, étant donné le rôle central des États-Unis dans le système financier international.