Tesla, le géant incontesté des véhicules électriques, traverse une période de turbulences. Les chiffres récents montrent une baisse notable de ses ventes annuelles, une première en plus d’une décennie. Alors que le marché des voitures électriques continue d’évoluer, cet article explore les raisons de ce recul, analyse les conséquences pour l’entreprise et envisage les perspectives d’avenir avec un regard objectif.
Une chute significative des ventes en 2024
Tesla a vu ses ventes diminuer de 1 % en 2024 par rapport à l’année précédente, marquant ainsi sa première baisse annuelle depuis 12 ans. En Europe, la situation s’aggrave : les immatriculations chutent de 45 % en janvier 2025 comparé à janvier 2024, selon l’Association des constructeurs européens (ACEA). En France, ce recul atteint même 26 % en février 2025, d’après Plateforme Automobile. Pendant ce temps, le marché global des véhicules électriques progresse, avec une hausse de 7,3 % des ventes mondiales en 2024. Cette dissonnance interpelle : pourquoi Tesla perd-elle du terrain alors que la demande pour l’électrique reste forte ?
La concurrence s’intensifie sur le marché
Les rivaux de Tesla ne restent pas inactifs. Des constructeurs comme Volkswagen, Toyota et le chinois SAIC Motor gagnent des parts de marché, notamment en Europe et en Asie. En Norvège, par exemple, autrefois bastion de Tesla, les nouveaux modèles de ces concurrents séduisent davantage les consommateurs. SAIC Motor a vendu 22 994 véhicules en janvier 2025 dans l’UE, le Royaume-Uni et l’EFTA, contre seulement 9 945 pour Tesla. Cette montée en puissance s’explique par des gammes renouvelées et des prix souvent plus compétitifs, qui attirent une clientèle en quête de nouveauté et d’accessibilité.
L’impact des choix stratégiques et de l’image publique
Elon Musk, PDG de Tesla, joue un rôle central dans l’image de la marque. Cependant, ses prises de position politiques récentes, notamment son soutien à des figures controversées aux États-Unis et en Europe, divisent l’opinion. Certains analystes estiment que cette polarisation détourne une partie des consommateurs, notamment en Europe où les ventes plongent dans des pays comme l’Allemagne (-60 % en janvier 2025). Par ailleurs, Tesla tarde à renouveler sa gamme de modèles, ce qui contraste avec les lancements fréquents de ses concurrents. Le Model Y, bien que récemment redessiné, ne suffit pas à compenser une offre perçue comme vieillissante.
Des signaux positifs malgré les défis
Malgré ces vents contraires, Tesla conserve des atouts majeurs. En Chine, l’entreprise enregistre un record avec plus de 73 000 ventes en novembre 2024, preuve que certains marchés restent solides. De plus, les revenus hors ventes automobiles, comme les batteries de stockage (+52 % en 2024) et les services de recharge (+29 %), soutiennent la croissance globale. Les investisseurs misent aussi sur l’avenir, avec des projets comme les taxis autonomes prévus pour 2025, qui pourraient redonner un élan à la marque.
Que réserve l’avenir à Tesla ?
Tesla se trouve à un tournant. L’entreprise doit relever le défi de l’innovation pour contrer une concurrence acharnée tout en soignant son image auprès d’un public parfois sceptique. Si elle réussit à diversifier son offre et à capitaliser sur ses technologies avancées, elle pourrait reprendre sa place de leader. Sinon, cette baisse annuelle risque de n’être que le début d’une période plus difficile. Une chose est sûre : le monde de l’automobile observe avec attention les prochains mouvements de Tesla.